L’équipe bretonne inaugure la voiture de la Route du Poisson, Landivisiau (29)
12 et 13 juin 2021 (Anne WELDON)
Degemer mat e Breizh (Bienvenue en Bretagne)
Le départ de la dernière étape de la Route du Poisson est prévu dans la cour d’honneur de l’Assemblée nationale. Son président, Richard Ferrand, est venu rendre visite à sa région d’adoption où il a mené une longue carrière d’élu, à savoir la Bretagne. L’aubaine s’est alors présentée aux organisateurs de la renaissance de la course pour inaugurer la voiture hippomobile officielle de la route ce samedi 12 juin 2021 à Landivisiau, ville du cheval.
Une manière à eux de créer une alliance entre la route et l’une des institutions de l’État.
Ce week-end était aussi consacré à la rencontre de l’équipe Cheval Breton au sein du site verdoyant de l’Equipôle du Pays de Landivisiau. L’intention étant la préparation de la grande course de relais d’attelage de chevaux de trait de la Côte d’Opale à la Capitale. L’Equipôle est une belle infrastructure étendue sur plusieurs hectares et adaptée à toutes les disciplines équestres. Elle comprend un manège couvert inauguré en 2019 portant le nom d’Hervé Conan, personne illustre du monde du cheval.
Ainsi, avant de dévoiler la voiture d’attelage officielle, l’équipe bretonne a présenté quelques épreuves de la compétition au président de l’Assemblée nationale, aux élus du Finistère et à ses partenaires, sous les explications de leur capitaine Alain Deniel.
Valoriser les régions constitue l’une des volontés des organisateurs de la Route du Poisson. Cela tombe à point, la voiture aux couleurs terre et mer, attelée à une magnifique paire de traits bretons, est arrivée accompagnée de trois autres chevaux montés par de jolies cavalières jusqu’au joueur de cornemuse et de quatre enfants en habit traditionnel. L’ambiance bretonne était bien manifeste pour la coupure du ruban bleu blanc rouge par le quatrième personnage de l’État.
La voiture d’attelage est manufacturée par l’entreprise picarde ATEL, située à Conty, dans la Somme.
Une centaine d’heures a été nécessaire pour la concevoir. Une voiture identique est prévue pour chaque équipe participante. Elle est confortable aussi bien pour le meneur que les grooms, et surtout pour les chevaux. Son grand confort a été constaté par Vincent Seïté, capitaine adjoint de l’équipe aux couleurs noir et blanc celles du Gwen ha du (le drapeau breton).
L’équipe bretonne sera composée de soixante-dix passionnés issus de toute la Bretagne, comprenant parmi elle trois vétérinaires et deux maréchaux-ferrants. L’écurie sera composée de vingt-deux chevaux bretons. C’est une histoire de plusieurs familles allant jusqu’à trois générations. La plus jeune, Rose, aura exactement un an le jour du défilé des différentes équipes de chevaux de trait sur les Champs-Élysées.
L’objectif des compétiteurs bretons est de contribuer à faire revivre la vie des chasse-marées, un élément historique, de faire reconnaître les liens avec l’Histoire afin que le pays aille de l’avant, précise le capitaine. Il s’agit également de porter haut les couleurs de la Bretagne et de véhiculer nos idées par le vecteur du cheval breton, ajoute-t’il.
Un jeune garçon en habit traditionnel a remis à Richard Ferrand, en guise de remerciement pour sa venue, une illustration d’un cheval de trait breton en concours modèles et allures réalisée par le peintre équin Régis Bradol (peintre des chevaux bretons depuis dix-sept ans). Cela ira dans mon bureau, s’est exclamé le président de l’Assemblé nationale. À présent un cheval de trait breton loge au sein de l’institution républicaine pour le plus grand honneur des passionnés de chevaux de trait.
La suite de la journée s’est déroulé en huis clos pour affiner la sélection de l’équipe et se préparer à la course mythique. Ce sont sous les consignes de technicité et de calme que les meneurs et grooms se sont entrainés au routier de dix-huit kilomètres et à la traction en paire.
Le lendemain, deux cavalières étaient en lice dans la carrière. Elles ont offert un très beau spectacle de dressage et de sauts d’obstacle. En extérieur s’est déroulé l’entrainement de l’épreuve nommée dételer – atteler. Ici, c’est bucolique. Dans les villes relais, cela sera le fest noz (fête traditionnelle bretonne pleine d’entrain), m’explique Alain Deniel. Dans une chorégraphie, trois équipiers détellent l’attelage arrivant et attellent le suivant dans un temps record ; le temps idéal étant de vingt secondes. Pour un spectateur, cela évoque un ballet. Pendant ce temps, le team (attelage à quatre chevaux) s’entrainait à la maniabilité. Lancé au trot, il dessinait avec élégance de jolies courbes entre les plots.
L’équipe est accompagnée depuis le début d’une mascotte. Une hermine blanche. Tout un symbole.
Elle est garante de l’enthousiasme breton pour cette belle aventure de la Route du Poisson.
Kenavo ar wech all (Au revoir à la prochaine…).
® Espritrait 2021