Bernard est né en 1934 à Nieppe (59) près de Lille. Fils d’agriculteur, il tient son premier cheval à l’âge de 9 ans dans la ferme de ses parents. Depuis cet âge-là, il aura tenu plus d’un millier de chevaux dans ses mains. Il s’installe avec son épouse, Chantal, en tant que fermier en 1958 dans la ferme de son beau-père Jules Messien sur les terres du Grand-Marais d’Annappes.
Par la suite, il devient maraîcher à la création de la ville nouvelle « Villeneuve-d’Ascq » de 1975 à 2006.
Il put conserver ses chevaux grâce au soutien inconditionnel du maire de la ville, à l’époque, Gérard CAUDRON. Il continuera à travailler par passion ses chevaux jusqu’à ses derniers jours. Fièrement, il travailla avec ses chevaux pour faire du maraîchage notamment des choux, des salades et des courgettes.
Qui ne connaissait pas Bernard BONVARLET et ses chevaux traits du nord ! Il a participé à pas moins de 200 grands évènements : routes internationales comme la route du poisson, salons Animavia (grande foire de Lille, Seclin, Armentières), aux salons internationaux de l’agriculture (SIA), aux concours de Cambrai (National femelles, étalons et ceux de le sainte Catherine, qu’il n’aurait jamais manqué) et une participation remarquée d’un attelage de 12 chevaux de plat à Saumur.
Il a très tôt orienté son choix de la robe « Bai », à l’époque ce n’était pas encore à la mode. Il eut quelques alezans et bai brun et s’est même autorisé d’éduquer quatre Boulonnais. L’élevage du Héron était connu dans le monde entier (il y a 30 ans, il s’était essayé au Trait Trac, sport de traction japonaise).
En effet, ses chevaux sont sortis sur des manifestations internationales et s’illustraient généralement pour les épreuves de traction comme par exemple à la foire de Libramont en Belgique. Le labour à cheval était une de ses spécialités car ses chevaux ont été sacrés à de multiples reprises champions de France avec différents meneurs. Il a participé également à de nombreux cortèges historiques. Sa plus grande fierté était de transmettre son savoir-faire aux jeunes.
Mais ce qui fait la grandeur du personnage c’est le travail de précision qu’il réalisait avec ses chevaux et tout l’entrainement derrière.
La spécialité de Bernard était la conduite au cordeau (au « lainier »). Tous ses chevaux répondaient à cette sorte de fine cordelette unique. Jamais il ne présentait un cheval sur une épreuve de traction aux guides, ce sont les ordres « hue, deu, ut et oh » qui résonnaient.
Le cordeau est une technique traditionnelle du Nord de la France dont le but est de faciliter le travail du meneur notamment pour le labour ou le maraichage. Il aura transmis cet art de mener à de nombreuses personnes, à ses enfants et à ses petits-enfants entre autres.
Pour ceux qui l’ont connu, ils le décrivaient comme un homme déterminé, affirmé, droit, juste et qui avait un franc-parler. Certains se souviennent également de sa grande générosité.
Plusieurs chevaux ont marqué sa vie. La première est Urga des bois qui fut sacrée championne à Paris en 1972. Lydia de Lincelles, Rose du Héron, Victoire du Héron, Quantième du Héron (partie au Maroc) ont également laissé de merveilleux souvenirs ainsi qu’une grande fierté à Bernard. Satir du Héron a été sacré champion des étalons à Cambrai en 2011, ceci témoigne de la grande qualité de son élevage. Belotte du Héron, une des dernières pouliches nées chez lui, est la dernière jument qu’il aura débourrée avec sa petite-fille, Bertille.
Bernard nous a quitté le 7 août.
Ses chevaux ainsi que ses amis étaient présents pour lui dire un dernier au revoir !
Bernard aura marqué à jamais le monde du cheval de trait et notamment celui du trait du Nord. Suite à la demande de sa famille, ce reportage retrace sa vie en photos.
Quelle était son activité principale ?
En 1958, il reprend la ferme du Héron (construite par son beau-père Jules Messien) pour élever des vaches et des chevaux dans les prairies du marais d’Annappes. Puis en 1975, à la création de la ville nouvelle « Villeneuve-d’Ascq », il se converti maraîcher et reprend une exploitation à Hem. Jusqu’à sa retraite en 2006, les chevaux serviront dans les champs et Bernard aura transmis son savoir-faire de la conduite à la voix et au cordeau à ses 3 fils. Afin de continuer sa passion des chevaux et ce jusqu’à la fin de sa vie, son épouse Chantal prend le titre d’exploitation agricole sur les terres des Villeneuve d’Ascq (elle battra les scores de cotisations MSA en prenant sa retraite à 81ans en février 2019).
Combien de chevaux a-t-il travaillé ?
A l’âge de 9 ans, il tenait son premier cheval dans la ferme de ses parents à Nieppe pour avoir au total de sa vie eu 1 millier de chevaux dans ses mains.
Quels travaux faisait-il avec ses chevaux ?
La culture maraîchère : récoltes de choux, salades, courgettes
Et participation à de nombreux cortèges historiques avec de grandes attelées : Ath, Cambrai, Douai, Reims ...
Quel était son caractère ?
Déterminé, Affirmé, Droit, un franc-parler
Quelle était sa plus grande qualité ?
Générosité
A combien de grands événements type SIA, Libramont, routes internationales a-t-il participé ?
Les chiffres sont difficiles à trouver tant il a participé ou confié ses chevaux à des meneurs qu’il estime. 3 routes du poisson, 4 routes du lait, 2 routes du vin, 1 Saumur, 3 SIA, plus d’une quarantaine de salon ANIMAVIA, plus d’une centaine de concours à Cambrai, des dizaines de fêtes de la moisson (Carnières, Sacy le Grand, Eeques, etc.), ce qui fait bien plus de 200 fois pour les grands événements.
Quelle était sa plus grande fierté ?
L’apprentissage continu de ses chevaux et la transmission de son savoir-faire aux jeunes et moins jeunes, quelques soit leur origine rurale ou non.
Quel(s) cheval ou chevaux ont marqué sa vie ?
Urga des bois sa première championne de Paris en 1972, Lydia de Lincelles, Rose du Héron, Victoire du Héron, Quantième du Héron (partie au Maroc), Satir du Héron, Belotte du Héron, etc.
On ne saurait tous les citer.